Et si les souvenirs pouvaient tuer…

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Effacée, tome 1, Teri Terry, ed. France Loisirs, février 2016.

Résumé:

Condamnée à avoir la mémoire effacée pour un crime dont elle ignore tout, Kyla part en quête de son passé.

2054. Les criminels de moins de 16 ans sont hospitalisés, leur mémoire effacée, leur agressivité gommée et leur béatitude renforcée. Ils doivent repartir de zéro, contrôlés par un appareil greffé sur leur bras.

Kyla, 16 ans, a ainsi été «réinitialisée» et doit tout réapprendre sous le contrôle sévère de ses nouveaux parents adoptifs. Malgré son effacement, elle fait d’étranges cauchemars et se découvre des aptitudes qu’elle ne devrait plus avoir. Comme si son passé s’obstinait à remonter à la surface…
Contrairement à la plupart des Effacés, Kyla est moins encline à l’obéissance, semble être capable de supporter des situations violentes et lorsque des lycéens commencent à disparaître, elle s’interroge…
Avec l’aide de Ben, effacé, lui aussi, elle décide de tenter de comprendre mais cela s’avère plus difficile que prévu. Et Kyla n’est pas certaine de vouloir assumer ce passé qu’elle sent progressivement revenir à elle…

Mon avis:

Oh, que c’est étonnant, une dystopie!!! Oui, encore une mais que voulez vous, j’adore ça. Quoique cette fois ci, j’ai ressenti de l’angoisse lors de ma lecture, car je n’ai cessé de me dire que ce scénario serait tout à fait plausible dans un futur plus ou moins éloigné.

Pour en revenir au sujet du livre et à ma vision de celui-ci, je l’ai trouvé intéressant, différent dans la façon de traiter la dystopie, la raison de celle-ci ainsi que la manière dont la société annihile la personnalité individuel de ces concitoyens: une sorte de castration psychologique des souvenirs.

C’est en celà que mon angoisse est montée, l’idée de parvenir à effacer une partie de notre personnalité, certes pour plus ou moins de bonnes raisons, de manière médicale pour permettre une meilleur insertion dans la société est un sujet qui ne relève pas seulement de la science fiction. Et là est le réel sujet du livre, est ce légitime de retirer à un être humain ses souvenirs, son libre arbitre, sa capacité de réflexion et de réaction face au monde qui l’entoure? Et comment gérer les dérives que cet acte peut engendrer: Qui décide? Comment? Sur quels critères?

Et même si il s’agit de personnages adolescents, avec des considérations et des réactions d’ados ainsi qu’une vision young adult de l’histoire, j’ai trouvé la part dystopique sous jacente intéressante et pleine de promesse pour les futurs tomes. De plus le récit est presque construit comme un thriller, avec une protagoniste amnésique qui tente de redécouvrir son passé ainsi que d’apprivoiser son présent, des personnages secondaires énigmatiques, déroutants et parfois même violents ainsi que des évènements mystérieux.

En somme une bonne lecture, faible encore une fois de part son choix de personnages adolescents, qui pour moi manque parfois de profondeur ou de bon sens, mais une vision dystopique qui ne nous a pas encore révélé tout son potentiel.

Note: 7,5/10

Une réflexion sur “Et si les souvenirs pouvaient tuer…

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